Désert de Gobi#2, le grand bac à sable

Le site de Khorgoryn els est constitué d'un cordon dunaire de 100 km par 12 km à son maximum, situé dans une large plaine bordée de montagnes.

Le 4ème jour nos atteignons donc le pied des dunes où nous resterons deux nuits. En arrivant, nous avons droit à l'accueil de la famille mongole qui vie là. Ils nous servent du lait de chèvre chaud, des biscuits, du yaourt, tout est très bon. Cette famille élève des chèvres, des moutons et des chameaux.

Nous avons prévu de quoi boire l'apéro mais des bières chaudes c'est pas top. Boris nous sort alors sa ruse de scout (qu'il n'a jamais fait d'ailleurs) qui consiste à envelopper d'une serviette humide les canettes et à mettre ça en plein soleil. Pour ceux qui se souviennent de leur lointains cours de physique, l'évaporation consomme des calories, donc rafraîchie son environnement, ici les canettes de bières... Au bout d'une heure, au grand étonnement de tout le monde, la bière est fraiche ! Ça valait le coup d'attendre, quel régal une petite bière fraîche en pleine chaleur.

En fin d'après-midi, l'éleveur détache ses chameaux pour les amener boire. Au départ nous pensons qu'il les amène à un puits. Nous le suivons et découvrons qu'en fait une rivière coule au pied des dunes.

Cela fait 4 jours que nous n'avons pas pris de douche, on s'est tout juste un peu nettoyé avec des lingettes. On pense revenir à la rivière pour s'y baigner et se laver un peu. Les autres membres du groupe sont eux aussi super contents à l'idée de pouvoir se laver un peu. Mais le gars du camp ne voudra pas qu'on s'y lave car les animaux boivent cette eau. Respectant ce milieu, ce sera juste une petite trempette rapide et sans savon dans une eau sableuse et un peu boueuse. Une heure plus tard, on apprendra que les chauffeurs ont nettoyé les camionnettes à la rivière, bonjour la pollution à l'huile moteur, aux graisses et caoutchoucs...

Après ça nous sommes tous motivés pour aller voir les dunes qui ne sont plus très loin, en plus c'est bientôt l'heure du coucher de soleil.

Dans la nuit il y a de fortes rafales de vent puis de la pluie, on ne s'attendait pas à ça en plein désert.

Le lendemain matin nous faisons une petite balade en chameau jusqu'aux dunes puis nous grimpons sur la plus haute du secteur, on s'amuse comme des petits fous. C'est plutôt sympa un chameau et confortable (Édith). C'est assez con et j'ai eu mal au cul pendant 3 jours (Boris).

Dans l'après-midi, les chauffeurs nous amènent plus loin où les dunes sont plus hautes encore. Le paysage vu de là est magnifique. La rivière au pied des dunes crée une zone où pousse de l'herbe et où des chevaux et des vaches pâturent, ce décor est vraiment remarquable. 

Nous voulons aller un peu plus loin vers un petit lac repéré d'en haut, les chauffeurs ne veulent pas nous y amener (je crois qu'ils ont peur de salir leur van) alors on y va à pied. Le lac est en fait une flaque boueuse. Voyons le bon coté des choses, c'est un excellent masque de boue pour les pieds, en Europe certains payent très cher pour ça.

Sur les conseils d'autres voyageurs, nous voulions tester le "barbecue mongol''. Nous avons donc demandé à notre guide si c'était possible et avons acheté une chèvre avec les autres membres du groupe. La famille est d'accord pour préparer ce repas. La technique pour tuer la chèvre est incroyable et réellement magnifique : ils tiennent à deux la chèvre au sol sur le dos, le gars fait une entaille de 7 ou 8 cm dans la peau au niveau de la poitrine puis plonge sa main et son avant bras à l'intérieur de la chèvre vivante pour sectionner avec ses doigts l'artère au niveau du coeur. Ça ne dure que quelques secondes, la chèvre ne bronche pas et tout cela se passe au beau milieu du troupeau. De cette façon tout le sang est récupérer dans la cage thoracique lors de la découpe.

Ensuite le barbecue mongol consiste à faire chauffer des pierres puis à les mettre dans une sorte de marmite avec la viande et quelques légumes au-dessus d'un feu. La marmite est fermée et la cuisson dure une 50aine de minutes.

On s'est régalé, tout le monde était ravi de cette idée et de son investissement, en plus la guide a gardé quelques morceaux pour agrémenter les patates, carottes, oignons et chou que l'on mange deux fois par jour.

Le soir en allant nous brosser les dents nous avons aperçu une gerboise : son allure est assez bizarre, elle se tient sur ces deux pattes arrières et sautille comme un kangourou.

Dans la nuit, nous sommes réveillés par Sophie, elle est assise sur son matelas avec sa lampe de poche allumée. On lui demande ce qui lui arrive et elle nous dit qu'il y a un truc dans son duvet : le fond de son duvet fait des bonds ! Courageusement, ou plutôt poussé par la curiosité, Boris attrape le duvet et l'ouvre à l'extérieur de la yourte, un genre de petit rat s'en échappe. Après ça Edith écoutais tous les petits bruits dans la yourte en espérant qu'il ne revienne pas et entre dans son duvet. 

Le lendemain nous repartons en direction d'Oulan-Bator. En chemin on s'arrête au niveau de falaises gréseuses, dites "les falaises de feu", où ont été trouvés des os de dinosaures et du bois fossilisé. On a bien cherché mais on a rien trouvé, à part cet énorme os qu'on ne pouvait pas prendre avec nous.

On déconne, c'est juste une sorte de nodule dans la masse rocheuse. On s'est aussi arrêté sur un site où pousse des arbres particuliers. Lorsqu'on s'arrête, notre guide s'approche de nous et nous donne quelques explications : "you can see the saxoual trees...", l'Australien fait une drôle de tête, il a comprit alors "sexual trees", on se marre mais la guide ne comprend pas pourquoi on rit. Un article dans le lonely parle de ces arbres, on explique donc à Scott que c'est saxoual et non sexual, la guide comprend enfin, mais ça nous fera déconner une bonne demi heure. Ce bois est si dense qu'il ne flotte pas et l'arbuste atteint 4m en 100 ans.

Le soir on pose la tente on boit l'apéro et on joue aux cartes pendant que la guide et son assistante nous confectionnent des khuushuur, spécialités mongoles, genre de beignets de viande, ici de la chèvre. On se régale.

Le lendemain midi, on prend le repas dans un lieu sacré ou chamanique assez joli.

Nous sommes revenus à Oulan-Zator le 23 juillet, en fin d'après-midi. Le record battu est celui du nombre de jours sans douche qui s'élève à 7 jours avec une petite trempette pour Boris le 4ème jour. Les cheveux d'Édith tenaient droit tout seul sur sa tête.

Vous pouvez imaginer comme nous avons apprécié la douche à notre arrivée à Oulan-Bator.

Ce tour nous aura beaucoup plu, nous permettant de découvrir une multitides de sites et de rencontrer des familles d'éleveurs. De plus ces 7 jours sans avoir à se soucier de l'organisation, ont été des vacances dans les vacances !