Mercredi 16 janvier, nous partons de Puerto Natales, il est 9h du matin. Nous arrivons en début d'après-midi dans la petite ville touristique de El Calafate qui se trouve en bordure du parc naturel "Los Glaciares".
Nous passons un peu de temps à trouver un endroit où dormir car tout est plein ou très cher et finissons par poser notre tente dans un camping. Après avoir avalé une mauvaise pizza, nous cherchons des informations pour nous rendre au glacier Perito Moreno. Dans la rue on nous interpelle pour une interview au sujet de notre voyage en Patagonie argentine et nos sentiments à ce sujet. Peut-être nous verra-t-on dans un film de promotion du tourisme argentin; du moins si ils coupent les scènes où Edith dit que l'Argentine est un peu chère et que Torres del Paine est super (mais c'est au Chili) !
L'environnement de ce coté des Andes est sec et froid, et pour cause : les vents provenant du pacifique à l'ouest, chargés d'humidité, se déchargent sur les Andes, créant le plus grand champ de glace au monde ( 12 550 km²) , exception faite de l'Antarctique et du Groenland. Ce champ de glace s'écoule de tous cotés en énormes langues de glaces.
Imaginez une fois et demi la corse recouverte de plus de 1000m de glace. Les glaciers produiraient des icebergs venant s'échouer sur les plages de Marseille, pour le plus grand bonheur des fosséens voyant arriver ces énormes glaçons à l'heure de l'apéro !
Le lendemain, après une heure de bus nous apercevons le glacier, au loin, mais déjà immense.
Il disparait puis réapparait quelques minutes plus tard encore plus gros. Nous nous précipitons sur les passerelles et les belvédères aménagés pour admirer cette force de la nature.
Quelques chiffres : au plus profond de la vallée il y a 700m de glace, sa largeur au front est de 5km, son front forme une falaise de 55m de haut en dehors de l'eau, 160m se trouvent sous l'eau, sa surface est de 254km² et sa longueur de 31km. Ce glacier avance de 2m par jour ! Interro surprise : calculer le volume de glace émis chaque jour en considérant que sa ligne de front ne se déplace pas ?
En 1899 le glacier se trouvait à 750m de la rive sur laquelle nous l'observons et depuis 1917 la glace est venue butter contre la roche au bord du lac à 18 reprises. Le glacier forme alors un barrage, l'eau se fraie un chemin sous la glace, l'érodant et formant une arche qui quelques mois plus tard cède et s'effondre formant une gerbe d'eau immense.
Nous passons plus de 3 heures à l'observer espérant voir un pan entier de son front se détacher. Nous entendons des craquements sourds et des "petits" morceaux de glace qui se détachent et tombent dans l'eau.
Puis un plus gros morceau se détache, il doit faire une vingtaine de mètres de haut.
Ce glacier est vraiment extraordinaire et le parc en compte de nombreux tout aussi beaux, mais moins facile d'accès. Le père Noël nous a gâté malgré la distance, au lieu déposer nos cadeaux sous le sapins, il nous les a déposés sur le compte en banque, il est moderne. Du coup on s'offre une petite excursion en bateau sur le lac "Argentino" pour aller voir deux autres glaciers.
Le glacier Upsala qui produit d'énormes icebergs entre lesquels le bateau circule.
Pour l'échelle, il y a un bateau de 4 ou 5m de haut à droite de l'iceberg.
Dans le fond, le glacier Upsala, on ne s'en approche pas car il y a trop d'icebergs.
On goûte à de la glace millénaire.
Edith appelle celui-ci "le croco".
Le glacier Spegazzini, avec son impressionnant front et un glacier latéral en pente raide.
Sur le retour, le vent est très fort, au niveau d'un endroit appelé la bouche du diable, le capitaine aurait dû se méfier, les vagues sont grosses. D'un coup, le bateau (un catamaran large avec une grande cabine vitrée) plonge de l'avant, les flots submergent le pont et les passagers qui s'y trouvent, certains se font faucher et s'accrochent aux rambardes. Une vague de panique envahie la cabine. Heureusement aucun passager n'est passé par dessus bord mais le bateau est toujours penché en avant sous le poids de l'eau qui s'évacue difficilement. Un instant nous pensons que le bateau prend l'eau et va couler. Après plusieurs secondes le bateau reprend une posture normale. On repart plus lentement. La houle est forte et le chemin jusqu'au port se passe dans une ambiance un peu tendue, d'angoisse générale surtout que par moment le bateau tangue fortement et affronte en vent latéral des creux importants. Super le petit tour de manège, mais tout le monde est content de reposer les pieds sur terre.
A El Calafate, nous visitons le Glaciarium. Ce musée concerne la glace, sa formation, les glaciers en général et les glaciers du parc naturel en particulier. C'est très intéressant et très bien fait même si notre regard de géologue y trouve quelques erreurs, comme montrer des photos de plantes à fleurs et d'oiseaux en parlant d'il y a 500 millions d'années... Après ça on se rend dans le Glaciobar, pour déguster une bière fraiche et une liqueur locale dans des verres en glace. C'est une expérience amusante.
Message perso : Kira ne soit pas jalouse.
Comme dans tous les bars, il y a des piliers de comptoir.
On y rencontre même l'homme invisible et sa femme.
Pour conclure en beauté sur ce thème, une glace artisanale s'impose.
Pour changer un peu de la glace, on va se balader dans la "laguna Nimez" au bord du lac Argentino. Il y a de nombreux oiseaux et toute une flore particulière à ce milieu.
Des Chimangos.
Le Séneçon patagonien.
Un ibis à face noire.
Des flamants autraux.
Le 20 janvier, nous prenons un bus pour El Chalten qui se trouve au pied du légendaire Fitz Roy.
Ouah !!!!
RépondreSupprimerPour ma part, c'est le plus joli post que vous ayez réalisé depuis le début du blog ! Je suis vraiment scotché par la puissance des glaciers, même à travers vos photos, alors je n'imagine même pas en vrai...
Par contre, lorsque vous avez commencé à raconter vos aventures en bateau, j'ai cru à une grosse blague de Boris qui écrivait un remake de Titanic, mais arrivé à la fin du paragraphe, j'étais presque inquiet (même si ça n'a aucun sens puisque ça s'est apssé il y a plus d'une semaine...).
Prenez soin de vous et continuez à blogger !
Biz
Merci Tangi. C'était une très belle étape de notre voyage qui nous a marqué. On s'est vraiment régalé à admirer ces glaciers et ces icebergs, ce sont des choses qu'on ne reverra pas d'aussi tot. Désolés pour la petite frayeur.
SupprimerBisous à toute la famille
Tout simplement à couper le souffle... les photos des glaciers, mais aussi l'aventure en catamaran! Pas de quoi redonner le pied marin à Boris...
RépondreSupprimerOuf! vous vous en êtes bien sortis mais après les émotions devant la splendeur et le gigantisme des paysages, ça a dû vous refroidir! Et là, c'est même pas vous qui avez pris des risques....Se méfier des capitaines!
Gros bisous
La prochaine fois on partira en canoé, on sera maitre de notre embarcation.
SupprimerGros bisous
Après les volcans d'Indonésie, un glacier grand comme une fois et demi la Corse !
RépondreSupprimerJe vous souhaite une bonne continuation, j'attends la suite avec d'autant plus d'impatience que vous me donnez à voir des sites que je ne connais pas.
(j'ai supprimé le commentaire précédent car c'était le seul moyen de corriger l'orthographe)
La patagonie est une terre des extremes et du gigantisme. Très impressionnante, et pas si difficile d'accès durant la période touristique (estivale...).
SupprimerA plus
Coucou les aventuriers,
RépondreSupprimerMagnifique reportage avec de très belles photos, lorsque l'on sait que les photos sont toujours réductrices, on imagine le gigantisme de ces glaciers...surement les plus grands de la planète ?!
L'incident sur le bateau aurait pu avoir des conséquences tragiques, vu la température de l'eau...restez prudent...
Bises,
papa.
Les photos ne rendent évidemment pas la grandeur de ces glaciers mais Boris n'a pas voulu aller faire l'échelle au pied du Perito Moreno, de toute façon on ne l'aurait peut-etre pas vu. On reste prudent mais là on n'était pas maitre des élements.
SupprimerGros bisous
Toujours des photos magnifiques... On ne s'en lasse pas.
RépondreSupprimerOn ne se rend pas trop compte de la grandeur des glaciers, mais à vous lire ça a l'air vraiment fantastique.
J'aime bien vos allures de Père Noël avec le nez rouge (c'est le froid ou la boisson???) et on ne montrera pas à Kira la photo d'Edith avec le félin.
Ne nous racontez plus d'histoires comme il vous est arrivé sur le bateau, vous avez tellement bonne mine par ailleurs....
Gros bisous à tous les deux ,
Maman
Le nez rouge c'est peut-etre un peu les deux :). Les histoires meme les mauvaises font parties du voyage mais on les évite au maximum bien sur.
SupprimerGros bisous
Moi j'ai lu vos aventures glaciaires en buvant un thé bien chaud...
RépondreSupprimerSuperbe étape en tout cas !
Bonne continuation
Mélanie
Nous aussi on était content d'avoir prévu un thermos pour le pique-nique pour nous réchauffer.
SupprimerBises
INCROYABLE! vos photos des glaciers sont grandioses!!!
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