Nous sommes le 8 septembre. De Cemoro Lawang nous revenons dans la ville de Probolinggo afin de prendre un train pour Jogjakarta, "Jogja", comme on la nomme ici, qui est le coeur artistique et intellectuel de Java. Dans ces environs se trouvent plusieurs sites incontournables comme Borobudur, temple bouddhique et Prambanan, complexe de temples hindous, mais aussi le Merapi, volcan le plus dangereux d'Indonésie.
A Probolinggo, il n'y a plus de train pour aujourd'hui, le prochain est à 7h le lendemain. Dans le quartier de la gare il n'y a que très peu d'hôtels, on demande aux gens, on nous envoie à droite à gauche sans vraiment trouver quelque chose, on tombe sur des hôtels pleins ou trop chers. On fini par trouver une chambre pour la nuit, c'est un peu pourri, moustiques et gros cafards sont nos compagnons, mais on dort sous la moustiquaire, ça fera l'affaire pour cette fois. On a maintenant l'habitude de ne pas dormir seuls : geckos, fourmis et parfois limaces peuplent les chambres à bas coût.
Le 9 septembre, nous prenons le train, climatisé mais pas très confortable, jusqu'à Jogjakarta.
7h30 plus tard nous arrivons à l'heure exacte indiquée sur nos billets. Nous nous dirigeons vers le centre et trouvons un hôtel, ce n'est pas simple, beaucoup sont pleins.
Le lendemain nous réservons un vol à destination de Medan pour le 16 septembre. Nous visitons les temples de Borobudur et Prambanan le 11 septembre, ils seront le sujet du prochain article.
Nous passons donc quelques jours dans la ville de Jogjakarta. Nous y découvrons la fabrication de batik, en particulier du batik tulis, tissus à motifs. Les motifs sont esquissés à la main sur le tissu, puis de la cire chaude est appliquée sur les dessins avec un canting, un instrument semblable à un stylo. Les zones couvertes de cire résistent à la coloration pendant le bain de teinture. Ce travail d'application de cire et de teinture est répété en utilisant des tons de plus en plus foncés jusqu'à obtenir les couleurs finales. De la cire est ajoutée pour protéger les zones déjà teintes ou grattée pour exposer des zones à la teintures. Un batik relativement simple (seulement 2 ou 3 couleurs et motifs grossiers) de 30x30cm demande environ une journée de travail. Des batiks plus grands et plus fins, comme exposés dans l'atelier que l'on a visité, demandent jusqu'à 2 mois de travail.
Le batik est aussi le nom donné aux tissus traditionnels de Java qui sont utilisés pour la confection de sarong, bout de tissu que les indonésiens s'enroulent autour de la taille pour faire un genre de jupe longue. Mais ces tissus sont également utilisés pour la confection de vêtements : chemises, pantalons, robes... cela fait des choses très belles et très colorées, mais pas évidentes à porter chez nous. La recherche du batik qui convient peut devenir un vrai parcours du combattant dans le marché de Pasar Beringharjo. Boris s'en souviendra longtemps, au milieu des milliers de batiks de tous motifs, Édith ne retrouve pas celui qu'elle a aperçu dans la rue sur une dame et qui lui plaît. Même à l'autre bout du monde, faire les magasins avec sa compagne est une épreuve de patience.
Dans ce marché on trouve aussi de grands stands de sucre, de chips, de légumes...
Et des enfants vendus dans leur carton d'origine.
La rue Jl Malioboro constitue l'artère principale du centre de Jogja. Elle est bordée de boutiques de souvenirs et de stands qui semblent vendre tous les mêmes babioles. Il y a aussi des magasins de bonbons et de pâtisseries. Cette rue est bondée de becak (cyclo-pouss), de carrioles à cheval, de scooters, de voitures et de bus.
Dans les rues perpendiculaires, un peu plus calmes, se trouvent les hôtels, les restaurants et des genres de petits restaurants ambulants qui confectionnent en général une ou deux spécialités indonésiennes. Nous y mangeons de temps en temps, la nourriture servie est souvent bonne et toujours bon marché. On a une petite collection de photos de ces stands : nasi goreng ou mie goreng (riz ou pâtes fris avec des légumes, oeuf, poulet ou poisson), saté (brochettes avec une sauce à la cacahouète), salade ou jus de fruits, rôti bakar (genre de sandwich de pain de mie dans lequel on peut mettre un peu ce que l'on veut à l'image de nos crêpes françaises), beignets, genre de crêpes épaisses, soupes en tout genres, curry (viande et légumes cuisinés avec une sauce au curry), maïs grillés,...
Un matin nous nous rendons au marché aux oiseaux. Cet endroit est une grande ménagerie où il n'y pas que des "perruches" en cage mais aussi des hiboux, des chauves-souris, des geckos, des coqs (officiellement le combat de coq est interdit mais la plupart ont des blessures fraiches), des écureuils, des cochons d'Inde, des chats, des chiens, des serpents, des tortues, des poissons. Beaucoup de ces animaux nous font pitié, on ne restera pas bien longtemps dans cet endroit.
Sur le retour nous visitons Taman Sari ou Château d'eau. C'était jadis un parc de loisirs avec palais, bassins et cours d'eau, réservé au sultan et à la cour. De ce parc il ne reste plus qu'une petite partie avec quelques bassins et bâtiments, le reste est en ruine ou recouvert par des habitations qui forment un quartier agréables avec de petites rues calmes et fleuries.
En nous baladant dans ce quartier nous tombons sur un fabriquant de marionnettes utilisées dans le théâtre d'ombre (wayang kulit) et le théâtre de marionnettes en bois (wayang golek).
Les premières sont des marionnettes en cuir ajourées et sont manipulées dernière un écran en coton éclairé. Le cuir est perforé puis peint avec des détails très fins. La confection d'une grande marionnette peut prendre 1 mois.
Nous visitons également le Kraton, qui est le palais des sultans de Jogja. On peut y voir les portraits des différents sultans, de leurs femmes et des objets leurs appartenant. On assiste à une représentation de danse sous l'un des nombreux préaux qui constituent le palais.
Les indonésiens aiment se faire prendre en photo avec les occidentaux. On nous demande souvent de poser pour une photo. En general pour Boris c'est plutôt les filles et pour Édith les garçons. Alors à notre tour nous les prenons aussi en photo.
Boris et ses groupies.
Nous profitons aussi d'être en ville pour tester un massage des pieds dans un salon pratiquant la réflexologie. Eux qui nous portent depuis 3 mois ont bien mérités un petit traitement de faveur. Le massage est assez tonique mais après 45 minutes on a l'impression d'avoir les jambes légères et solides à la fois.
Le 13 septembre, nous prenons le bus pour Kaliurang, un village au pied du Merapi. De nombreux volcans se nomment Merapi en Indonésie, et pour cause, ce nom signifie "montagne de feu". Celui-ci est le plus célèbre. Le sommet du volcan n'est plus accessible en ce moment car le volcan est passé en alerte rouge depuis plusieurs semaines pour des signes d'activité importants. On nous explique qu'une "petite" éruption est attendue dans les prochains jours. Nous nous contenterons d'une balade au lever du jour dans la jungle jusqu'à un point de vue sur le volcan en espérant très fort assister à l'éruption. Mais voilà, on ne peut pas gagner à tous les coups, le sommet du volcan s'est à peine montré quelques minutes, le Merapi fait son timide.
La jungle que nous traversons montre les stigmates de la dernière éruption en 2010. On peut voir de nombreux troncs morts au milieu d'une végétation toute jeune mais déjà très dense.
De nombreuses personnes habitent sur les pentes du Merapi car ses terres sont très fertiles. En 2010, elles ont été évacuées avant l'éruption mais certaines sont restées pensant que les coulées ne les atteindraient pas. Ces personnes périrent à cause d'une nuée ardente qui a pris un chemin différent des fois précédentes. Tout a été détruit mais peu de temps après, alors que l'État avait donné des terres éloignées du volcan aux personnes évacuées, beaucoup sont revenues au pied du Merapi.
J'imagine que Edith a cherché dans les boutiques le tissu rose pour un Sarong que Boris se réjouissait de porter dans les temples! A voir sa tête au milieu de la boutique, on sent bien qu'il ne jubile pas autant que sur un volcan! Heureusement il y a les poses photos pour lui donner l'impression d'être un géant à côté des petites indonésiennes!
RépondreSupprimerCe reportage, même moins exceptionnel, est bien intéressant pour se faire une idée de la vie dans les grandes villes d'Indonésie. Michel se demande comment vous choisissez la nourriture dans ces petites échoppes ambulantes sans prendre le risque d'être malades. Je me demande, moi, ce qu'est ce gros fruit épineux...Bisous et à bientôt.
C'est vrai qu'on a enchaîné quelques sites naturels exceptionnels, l'est de Java est gâté de ce côté là. La pause culturelle à Jogja été agréable aussi.
SupprimerOn choisi au hasard pour gouter, en general le plat est cuisiné en petites quantités et avec des produits qui semblent frais. Ce qui est sûr, c'est que notre estomac s'est endurci en 3 mois de nourritures variées.
Ce gros fruit est le durian, on a goûté beaucoup de fruits différents mais pas encore celui-là.
Bisous
Il manque la photo d'Edith avec sa nouvelle tenue, elle a trouvé son bonheur finalement ? Sinon super l'Indonésie, c'est ma partie préférée de votre voyage (pour l'instant).
RépondreSupprimerJ'ai finalement trouvé mon bonheur mais ça n'a pas été facile. Il est toujours dans son emballage bien au fond du sac, il ne servira pas de suite. l'Indonésie est une super destination de vacances on peut y faire des choses vraiment variées.
SupprimerBises à tous les 2