Houay Xai - Luang Prabang par le Mékong, la vie au fil de l'eau

Après Gibbon Experience, nous avons un autre rendez-vous le 17 octobre à Luang Prabang. Au lieu de nous y rendre par la route nous préférons emprunter le Mékong.

Houay Xai est une petite ville agréable mais il n'y a pas grand chose à y faire à part avoir la chance d'apercevoir une petite chouette dans un jardin ou regarder les bateaux passer sur le Mékong au coucher du soleil.

Nous prenons donc le bateau pour Luang Prabang le lendemain de notre retour de Gibbon Experience, le 14 octobre. Nous nous rendons à l'embarcadère 2 heures avant le départ du bateau pour acheter nos tickets. En attendant le départ du bateau, qui partira avec plus d'une heure de retard, nous croisons un grand-père et son petit fils à qui il fait répéter "bonjour" (avec un léger cheveu sur la langue) et nous faisons la connaissance d'un couple de français, Mathieu et Mélissa, qui voyagent plusieurs mois en Asie.

Nous partons enfin. Ce jour là deux bateaux font le trajet, il y a beaucoup de touristes, dont un groupe de jeunes américains qui vont passer leur temps à boire des bières, ah ces jeunes ! Le bateau contient environ 80 personnes et nous sommes assis plutôt confortablement sur des sièges de bus recyclés.

Les malheureux arrivés tardivement ont la joie d'avoir des places à coté du moteur, garantissant une croisière calme et reposante.

Le capitaine navigue à vue et slalome entre les rochers qui émergent de l'eau et ceux qui sont juste sous la surface, autant dire qu'il doit bien connaitre le fleuve.

Le trajet jusqu'à Luang-Prabang se fait en deux jours avec un arrêt dans le village de Pakbeng où nous passons la nuit. Pendant ces deux jours, nous voyons défiler les paysages et la vie le long de ce fleuve qui est une ressource en eau pour les habitants et leurs animaux, une voie de transport pour les marchandises et les personnes, une ressource alimentaire et financière pour les pêcheurs et les paysans qui utilisent ses alluvions fertiles pour y faire pousser leur légumes et leurs céréales.

Des enfants jouent et pêchent.

Des vaches et des buffles viennent s'abreuver et se baigner.

Des éléphants prennent leur bain après une journée de travail à charrier des troncs d'arbre.

Des péniches, sur lesquelles vit toute une famille, transportent matériaux et marchandises.

Des bateaux plus petits font circuler les marchandises de village en village.

Des villageois, en fin de journée, attendent le passage d'un bateau pour vendre leur maïs, riz ou autres productions.

Au petit matin du second jour, nous admirons la vue brumeuse sur le Mékong depuis la terrasse de notre Guesthouse.

Des paysans défrichent les berges du fleuves pour les mettre en culture.

Chaque année, après la saison des pluies lorsque le niveau de l'eau baisse et fait apparaitre de belles terrasses fertiles, les villageois utilisent cet espace pour des cultures.

Le Mékong crée beaucoup de vie et il accueille aussi la mort, le bord du fleuve sert également de lieu de crémation.

Le 15 octobre nous arrivons de Luang-Prabang. A notre grande stupéfaction, au lieu d'accoster au ponton du centre-ville, le bateau s'arrête à l'embarcadère des péniches à 8km de la ville pour faire marcher le business de leurs amis chauffeurs de tuk-tuk. Tous les touristes sont dirigés vers un guichet indiquant 20 000 Kips par personne, soit 2 euros, un tarif honteusement cher pour rejoindre le centre sachant qu'on est 10 personnes par tuk-tuk.

Dans le bateau nous avions fait la connaissance de plusieurs français. Culturellement éduqués à refuser d'être des moutons, aucun de nous n'a l'intention de payer ce prix d'escroc alors qu'on a acheté un billet de bateau jusqu'à Luang Prabang. Nous partons à pieds, sachant parfaitement ce qui va se  passer : un tuk-tuk vide s'arrêtent à notre hauteur et nous négocions un trajet à 10 000 Kips par personne, tarif un peu plus honnête.

Nous sommes prevenus, Luang Prabang est une ville touristique qui accueille chaleureusement le porte-monnaie de ses visiteurs !