Depuis Vientiane nous prenons un bus pour Thakaek, en direction du sud . Après un peu plus de 6 heures de route, le bus arrive à la gare routière de Thakaek. Nous devons rejoindre le centre et en particulier l'Office du tourisme. Pour cela il nous faut prendre un tuk-tuk et comme toujours ce n'est pas simple d'obtenir un prix raisonnable.
Nous arrivons finalement, avec l'aide d'un local, à payer le prix laotien. Le tuk-tuk nous dépose à l'Office du Tourisme à temps, juste avant la fermeture et nous réservons un trek qui part le lendemain matin. Le soir nous mangeons en centre ville. Voilà de quoi peut se composer un repas traditionnel laotien : brochettes de poulet, salade de papaye verte, riz gluant (variété de riz et préparation particulière), et en plus une assiette d'herbes diverses et variées.
Nous logeons dans une guesthouse qui fait aussi bar karaoké, les laotiens, comme la plupart des asiatiques, adorent ça. Ce bar semble aussi être le repère des jeunes de la ville. Ils passent la soirée en petits groupes d'amis. Ils s'achètent des bières et les boivent dans des verres remplis de glaçons. Nous goûtons la bière aux glaçons mais abandonnons rapidement les glaçons, ça dilue trop la bière qui n'est déjà pas très bonne. On constate que la "réserve laotienne" n'est plus vraiment de rigueur pour cette génération : les filles et les garçons passent la soirée ensemble et l'ambiance est très proche de nos soirées étudiantes, ça drague à gogo.
Le lendemain, 2 novembre, nous retrouvons notre guide, Mi, et allons ensemble au marché pour acheter la nourriture pour les 2 prochains jours. Nous apprenons enfin le vrai prix des bananes : 0,7 centimes d'euros le régime, rien à voir avec le prix qu'appliquent les revendeurs dans les rues.
Le guide achète aussi des légumes et du poissons frais, très frais : le poisson est vivant.
Puis nous nous rendons en camionnette au départ du trek qui se situe en fait dans le village où habite notre guide. Il nous présente sa femme et son bébé et nous montre sa maison en cours de construction. De là on retrouve un guide local qui nous accompagne tout au long de notre première journée. Nous marchons au milieu d'anciennes rizières, aux pieds de montagnes calcaires.
On passe des rivières sur des ponts "artisanaux", un peu branlant, il faut avoir le pas assuré.
Puis nous arrivons à l'importante résurgence de la Nam Don qui crée un plan d'eau turquoise dans un très beau décors naturel. Avec la chaleur de midi, la petite trempette en attendant le repas est bienvenue.
Au menu du déjeuner : maïs, poissons cuits au feu de bois et riz gluant accompagné de sa soupe de bambou.
Un père et ses deux fils sont en train de pêcher à notre arrivée. L'eau turquoise, la lumière, la grotte et les pêcheurs sur leur barque forment des images très belles et photogéniques.
Nous repartons ensuite à travers la forêt. Nos guides s'y connaissent en botanique et nous montrent certains spécimens comme ces grandes plantes sans feuilles. Elles sont utilisées par les locaux pour les vertues médicinales des racines et pour nourrir les cochons avec les tiges.
Dans l'après-midi nous atteignons une seconde grotte, Tham Pha Chan, avec une entrée immense et une galerie qui traverse la montagne sur 300 ou 400 m. Cette grotte fut un refuge important pour les gens des villages alentours lors des bombardements américains.
Une petite plante pousse là dans la pénombre.
Sur le chemin qui mène au village étape du trek, nous croisons une bande d'enfants qui revient d'un pique-nique. Les filles se font belles pour la photo et le garçon qui fait son malin avec son harpon devient d'un coup plus timide quand on lui demande de poser seul pour une photo. Nos routes se séparent un peu plus loin.
Le guide trouve un nid de fourmis confectionnés avec des feuilles d'arbre et demande à Boris de tenir un sac plastique en-dessous pour récolter les oeufs lorsqu'il va ouvrir le nid. Boris sent bien qu'il va y avoir un petit soucis car les grosses fourmis rouges ne vont pas du tout aimer ça. Effectivement, ça ne loupe pas, au moment où Mi déchire le nid en deux, des dizaines de fourmis leur tombent dessus et les mordent. Edith est morte de rire en les voyant s'agiter pour s'en débarrasser. Le soir, Boris goûte aux mélanges oeufs et fourmis vivantes. Il faut vite mettre une poignée dans la bouche et mâcher, ça a un goût de citron (à cause de l'acide formique) et les fourmis mordent la langue et les gencives.
Nous finissons la journée en montant dans un bus VIP qui passait par là, voilà un transport que l'on n'avait pas encore emprunté.
En chemin, des petites filles, ramasseuses d'escargots, se précipitent pour profiter aussi du transport gratuit.
Arrivés au village, on nous conduit où passer la nuit : un bâtiment haut sur pilotis avec une terrasse et une grande chambre. Le village est desservi en électricité et ils ont un point d'eau potable grâce à un forage réalisé par une ONG.
Des gens du village nous propose une partie de pétang (en laotien) où les perdant payent la bière, d'abord les français contre les laotiens. Nous perdons, on a plus la main, leur terrain est très particulier et ils jouent quotidiennement (faut bien nous trouver des excuses). Puis une seconde en équipes mixtes. Boris et Mi gagnent. L'honneur est sauf.
Le soir, après le repas, une petite cérémonie Baci est organisée pour nous accueillir. Le chef du village, sa femme et deux autres vielles femmes sont là. Un plateau chargé de biscuits, de riz gluant et de fils de cotons blancs est placé au centre du cercle que nous formons. Chaque villageois présents nous souhaitent, l'un après l'autre, la bienvenue, d'avoir une longue vie, de la chance, du bonheur, tout ce que l'on peut souhaiter de bien à une personne, tout en nouant un fil de coton à notre poigné. Puis nous devons boire ce qu'il y a dans le verre. On a maintenant percé le mystère de tous ces touristes qui ont des bracelets blancs. Le guide nous explique qu'avant, la cérémonie se faisait avec du lao-lao (leur alcool de riz) mais qu'avec des touristes cela avait dégénéré et que maintenant ils font boire du soda. C'est un soda très sucré à la banane chimique, c'est pas bon et on doit en boire trois verres.
Ensuite, c'est à nous de le faire au chef du villages et aux trois femmes présentes, en leur souhaitant d'avoir beaucoup de riz, des buffles, une longue vie, de gagner à la loterie,...
Après ça on entame une partie de cartes, le jeu ressemble à notre jeu le "trou du cul" ou "président", pour ceux qui connaissent, mais avec quelques règles différentes.
Le lendemain, nous repartons accompagnés de Mi et de deux autres guides du village. En deux jours nous aurons fait travailler 4 guides, c'est vraiment un trek solidaire.
On traverse d'abord dans des zones de cultures puis de la forêt où de grands arbres sont coupés. Normalement dans la ZNP la coupe de bois est interdite mais il y a toujours des gens qui exploitent le bois en particulier les teks et même si le guide nous dit que les gardiens de la zone et la police réprimandent ces personnes, il nous dit aussi qu'il y a de la corruption. Voilà comment disparait une belle forêt primaire même dans un parc national.
En chemin nous profitons d'une petite pause pour jouer aux cartes. Mi nous apprend un de leurs jeux, c'est un peu compliqué au départ de saisir certaines subtilités, mais au bout de quelques parties Edith gagne presque à chaque fois au grand désarrois des guides.
Les guides locaux retournent dans leur village et nous suivons Mi pour rejoindre le lagon bleu. C'est encore un plan d'eau formé par une résurgence karstique qui devient bleu à la saison sèche. C'est aussi un bon coin de pique-nique et de baignade.
Le trek se termine, nous regagnons Thakaek en camionnette par un chemin très chaotique, il faut bien s'accrocher.
Le soir, on essaye de glaner des informations pour nous rendre à Paksé le lendemain. Trois personnes, trois informations différentes : le premier bus est à 7h et il y a un bus toutes les demi-heures, le premier bus est à 6h30 et il y a un bus toutes les heures, le premier bus est à 8h30...
Finalement, on va à la gare routière vers 7h en espérant pouvoir prendre un bus à 7h30 et réussir à avoir une correspondance pour atteindre le sud du Laos. On nous annonce que le premier bus part à 8h et qu'il met 6h jusqu'à Paksé. Nous partons finalement à 9h30... c'est pas gagné pour la correspondance.
On a regardé ensemble ce dernier reportage et les photos sublimes ... et ça me donne envie de repartir pour découvrir ces lieux aux couleurs magiques...
RépondreSupprimerOn a revu ensemble les photos de notre séjour commun... Ca a fait un peu voyager ceux qui ne sont pas partis: Mamie, Aline et Tristan. Ils étaient contents de nous voir tous les 4 au Laos.
Gros bisous
Les couleurs etaient tres belles en effet, grace au soleil, et le coin tellement calme qu'il n'y avait que nous et les pecheurs, un petit paradis.
SupprimerSi le blog fait un peu voyager les autres, c'est tres bien.
Bisous a tous
Je vois que vous avez expérimenté la pétang. Thakaek est la ville de la pétang!! j'avais joué avec les employés de l'électricité et à chaque partie, une bière aux glaçons était offerte... Très drôle la soirée :)
RépondreSupprimerLes fourmis c'était bon? Pas d’œdème lingual?
En équateur ils en mangent qui ne piquent pas..., et certaine espèces peuvent servir à se laver les mains :-)
Les eaux bleues font rêver Aline en ce temps de grisaille...
Des bises
J'imagine parfaitement la soiree petang !
SupprimerLes fourmis ont un petit gout de citron, il y a une rebelle qui a du s'accrocher au fond de ma gorge et m'a gene jusqu'au lendemain matin ! Mais pas de reaction aux piqures.
On comprend que les eaux bleues facent rever Aline, c'est un tres beau coin, on en revera aussi de retour en France...
Bisous
Boris a perdu!!! et ça va il s'en est remis???;). Le Laos a l'air vraiment super! C'est surtt vraiment sympa que vous puissiez vivre avec des locaux. Vous faites comment pour communiquer avec eux ? ils parlent anglais? (par exemple pour votre soirée 'bracelet"^^). Edith n'a pas mangé les fourmis??? :) .Continué à me faire rêver moi qui ne peux plus bouger très loin de la maison ...:s. Je pense fort à vous. Bon périple au Cambodge. Gros bisous. Hélène
RépondreSupprimerBoris a perdu mais ne s'est pas trop plaint. Pour communiquer avec les locaux nous passons par le guide qui parle anlglais et fait le traducteur, pas toujours tres simple mais on y arrive. Et non je n'ai pas goute aux foumis, elles auraient ete mortes, peut-etre, mais vivantes y avait pas moyen.
SupprimerPrends soin de toi.
Gros bisous.