4 avril 2014

Machu Picchu, une cité dans les nuages

Le Machu Picchu est LE trésor archéologique d'amérique du sud que le Pérou exploite comme il se doit. L'accès au site par la "voie normale" est excessivement cher et via un trek, il faut un peu de temps, et ce n'est pas donné. Alors le seul moyen d'accéder à ce joyau sans vider son compte en banque est de passer par la porte de derrière.


Normalement, la voie classique à emprunter pour se rendre au Machu Picchu est le train qui part de Cusco en passant par Ollantaytambo puis par la vallée du rio Urubamba jusqu'à Aguas Calientes, petit village au pied du Machu. Pour des raisons économiques nous choisissons un autre chemin, celui des routards d'aujourd'hui. Nous partons de Cusco en "collectivo" (genre de taxi partagé par les quatres passagers), il est 7h du matin. Nous roulons environ 4h, empruntons la vallée sacrée, passons un col à 4350m d'altitude pour redescendre sur le village de Santa Maria qui se trouve à 1125m. Le paysage est très beau si le temps est dégagé. 

Petit arrêt pour la collation, au Pérou et en Bolivie le café très concentré se dilue avec l'eau chaude.

La veille un glissement s'est produit et barre la route. Des hommes la dégagent à la main en attendant qu'une pelle mécanique arrive de la vallée.

Nous enchainons alors par un deuxième "collectivo" qui nous dépose 45 minutes plus tard à Santa Theresa. La route qui rejoint ces deux villes est une piste parfois boueuse à flan de gorge. Le précipice est impressionnant, il n'y a pas de parapet et la voiture n'est pas de première jeunesse. Bon, pour se rassurer, on peut se dire que le chauffeur connait parfaitement le trajet, mais il vaut mieux s'assurer de l'état des pneus et de celui du conducteur avant d'embarquer.



A Santa Theresa nous prenons encore un autre "collectivo" qui nous amène à Hydroelectrica, un camp de travailleurs d'une station hydroélectrique. Il est 12h30, il est temps de casser la croûte dans un restau pour travailleurs, c'est pas cher, et ça calle.

Maintenant il nous faut marcher 2h30 pour rallier Aguas Calientes, village au pied du Machu Picchu, en suivant une voie ferrée. Nous grimpons d'abord un peu dans une plantation de bananiers jusqu'à la voie principale puis nous suivons les rails. Le train passe à toute allure, on l'évite de justesse. Non, en fait on l'entend siffler et on le voit un quart d'heure après, c'est pas le TGV ! Ça crait rien.

Cette balade est très jolie et sympathique, elle suit le rio Urubamba qui forme un méandre et des rapides impressionnants autour du massif sur lequel est perché la cité du Machu Picchu, on en aperçoit quelques terrasses et des morceaux de murs depuis la vallée.






Un groupe de beaux papillons. Désolés de briser l'image du joli papillon qui butine une fleur mais dans la nature ces petites bêtes ont un repas préféré...

Un peu avant Aguas Calientes nous empruntons une piste qui évite de passer par deux tunnels (on est joueurs mais pas la peine de risquer de se trouver face au train en plein tunnel). A notre arrivée nous trouvons un hôtel excentré puis nous allons en ville acheter nos tickets. Cette petite ville ultra touristique n'a pas grand chose de particulier à part sa gare en plein centre ville et les prix abusément chers qu'appliquent les commerçants, surtout les restaurateurs. La solution : repas au marché matin, midi et soir, on y mange très bien, c'est local, convivial et c'est cinq fois moins cher qu'en restau touristique.


L'inca avec le serpent, le puma et le condor, représentant respectivement le passé, le présent et le futur, mais aussi sous terre, sur terre, dans le ciel.


Le lendemain, on renoue avec notre vieille passion de la marche matinale nocturne, départ 4h30 du matin pour être à l'entrée du site à l'ouverture, à 6h. Nous atteignons le pont qui traverse l'Urubamba à 5h, juste au moment où il ouvre et en 45 minutes de montée raide, 600m quand même, sur un chemin en escaliers nous sommes en haut devant l'entrée. Durant la balade, le jour se lève doucement et dévoile un paysage aérien et des montagnes très raides.


L'avantage d'entrer sur le site en premier est de pouvoir découvrir le Machu Picchu sans personne au milieu pour gâcher la vue, les gens en ponchos plastiques multicolores au milieu des ruines ce n'est pas très esthétique. Le point de vue que l'on a en rentrant depuis les terrasses agricoles est vraiment magnifique avec en fond le Wayna Picchu, cette montagne en pain de sucre, sur laquelle les Incas ont construit un petit temple de la lune.


Nous faisons le tour des ruines. Les archéologues ne sont toujours pas fixés sur le pourquoi de cette cité : capitale religieuse, résidence d'un empereur, ultime capitale inca, lieu de culte consacré au soleil ?
Les incas ont abondonné cette cité pour ne pas que les espagnols la trouvent, et ils ne l'ont d'ailleurs jamais découverte. 





Temple des Trois-Fenêtres.



Intiwatana, le calendrier solaire inca.

Des terrasses juste au-dessus du précipice. Les paysans n'avaient pas droit au faux pas.

Dans le fond, le Cerro Machu Picchu.










La rue des Fontaines.

Le temple du Soleil.




Nous avons acheté un ticket donnant accès au Cerro Machu Picchu. Il est aussi possible de gravir le Wayna Picchu mais seules 400 personnes par jours peuvent y avoir accès (contre 2500 sur le site du Machu Picchu), du coup il faut réserver à l'avance sa place, même en basse saison. L'accès au Cerro est moins limité et surtout l'ascension n'est pas facile. Encore des marches et toujours des marches, de plus en plus raides sur environ 600m de dénivelé. Nous commençons la montée sous la pluie. 






A notre arrivée au sommet à 3082m il y a beaucoup de nuages et le Machu Picchu n'apparait que par intermittence mais on a une vue incroyable du site depuis ce sommet. Dommage que le ciel ne soit pas plus dégagé on aurait eu une superbe vue sur les montagnes alentours.
En bas à gauche, Hydroélectrica.



Nous redescendons sous le plafond nuageux et profitons encore un peu de la vue sur les ruines.



Puis pour finir, nous allons jusqu'au pont de l'Inca, un passage incroyable à flanc de falaise, ils sont fous ces Incas.


Nous quittons le site et redescendons à pieds jusqu'à Aguas Calientes. Arrivés en bas, il est prêt de 14h, on commence à avoir les crocs, direction le marché pour une bonne truite frie, du riz et des frites ! Nous passons une seconde nuit ici et le lendemain nous repartons à pied et sous le soleil jusqu'à Hydroélectrica, puis en collectivo et en mini-bus jusqu'à Ollantaytambo pour visiter la vallée sacrée (message précédent).

10 commentaires:

  1. Salut
    Superbe, comme d hab vous nous faites rêver.
    Ce doit être du boulot de faire tous le montage devant un fond bleu...
    Pour le passage a flanc de falaise, il aurait été préférable de mettre la rambarde du côté du vide! soyez prudents
    greg

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    1. Pour le montage, maintemant on est rodé, on a transformé la maison en vrai studio ciméma et a chaque pièce un contiment différent, c'est pas un fond bleu, mais de vrais décorts. Pour les bananiers par exemples, on va les chercher à bricomarché joinville. Pour les animaux, singes, paresseux, tapir, ..., Boris se déguide, l'illusion est parfaite.

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  2. Grandiose, magique, impressionnant ce site mythique du Machu Picchu... Voilà au moins un lieu qui vous a permis de concilier nature, culture, sport et aventure... Je comprends que les sujets au vertige doivent s'abstenir d'emprunter votre circuit! J'ai été très émue en regardant les images de ces ruines au milieu d'immenses montagnes, d'imaginer les incas construire cette ville perchée... Quel génie pour remuer ces blocs de pierre et accéder à ce lieu aussi difficile. On se sent minuscule avec nos super-techniques!
    Gros bisous

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    1. C'est vrai, très impressionnant ce site. Encore une bonne analyse, on a pu concilier tout ce qu'on aime ici, et ça a multiplié l'interet de la visite. On est aussi contents d'avoir pu le faire sans passer par l'entonnoir à touristes. Au delà du génie, ce qui impressionne, c'est leur rigueur de batisseurs en pierre sèche, tout est milimétré et armonieux
      Bisous

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  3. Depuis quelque temps je vous suivais par intermittence, mais là j'ai pris le temps de me poser !
    On imagine connaître le site, il est tellement photographié.
    Par contre les falaises, les marches d'escalier que vous nous montrez, c'est autre chose.
    Il y a même, pour moi, le ressenti de l'effort physique que vous avez fourni.
    Bonne suite.

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    1. Meme le ressenti de l'effort physique ! Pour notre part, quelque soit le site (naturel ou non), un effort physique pour l'atteindre le rend toujours plus admirable et beau. C'est pas très rationnel, mais c'est du ressenti. Si nous étions monté en bus jusqu'à l'entrée, on aurait surement moins apprécier la découverte du lieu...
      A plus.

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  4. C'est vrai que le chemin entre Santa Teresa et la centrale peut mettre les nerfs en pelote... on avait été un poil plus chanceux, pas de boue mais j'avais quand même fermé les yeux une ou deux fois!!! :)

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    1. Surtout si les pneux sont usés jusqu'à la trame métalique ! Au retour, on a refusé un taxi trop pourri pour aller avec son collègue à la voiture en meilleur état.

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  5. Juste oublié de vous souhaiter une belle découverte du Panama et du Costa Rica!!! Une bise des Bretons!

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    1. Merci ! Et vive les chapeaux ronds, vive les bretons !

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