1 avril 2014

Cusco et la vallée sacrée, l'art colonial sur les fondations incas

Au petit matin du 24 mars le bus s'arrête, les gens descendent mais nous ne sommes pas à Cusco. Après renseignement nous sommes à l'entrée de la ville, la route est bloquée par des grévistes. Au bout d'une heure le bus repart enfin et après quelques détours pour éviter les barrages nous voilà enfin à la gare routière, non loin du centre de cette ancienne capitale inca à 3400m d'haltitude et qui compte aujourd'hui plus d'un demi million de Péruviens.



Nous trouvons un petit hôtel en centre ville puis nous allons nous promener. C'est une très belle ville coloniale bâtit sur les vestiges de la ville inca, "Qusqu" en Quechua signifie nombril. C'est en 1534 que Francisco Pizzaro s'empara de la ville en saccageant les monuments et tuant les habitants. Les constructions coloniales s'appuient et intègrent les matériaux des édifices précolombiens. On retrouve donc partout de beaux murs aux pierres parfaitement agencées.
Comme par exemple dans ces rues.





La Plaza de Armas, avec la Cathédrale et l'église Jésuite.



Cour de l'Université.

Visite du musée du Machu Picchu de la Casa Concha. On y apprend des choses concernant la découverte (ou redécouverte officielle) de la cité par l'américain Hiram Bingham en 1911 et le mode de vie des Incas. Boris survit à la visite et avoue même que c'est plutôt intéressant de passer par ce musée car sur le site du Machu Picchu, il n'y a aucune information !

Le 25 mars nous partons tôt de Cusco pour rejoindre Aguas Calientes, la ville qui se trouve au pieds du Machu Picchu mais cette partie de notre séjour au Pérou sera le sujet du prochain article.

A notre retour d'Aguas Calientes, le 27 mars, nous nous arrêtons dans le joli village d'Ollantaytambo à l'extrémité ouest de la vallée sacrée où coulent le rio Urubamba. C'est ici que se trouve une des forteresses incas qui surveillaient le chemin du Machu Picchu. Nous ne comptions pas la visiter, compte tenu du tarif d'entrée abusif et après avoir vu le top des ruines incas au Machu Picchu. Mais, en cette fin de journée, on s'approche de la sortie pour quand même jetter un oeil et comme personne ne nous dit de ne pas entrer, nous entrons l'air de rien et visitons gratuitement le site.



On peut dire qu'ils construisaient plutôt massif, et ça jointe parfaitement encore 500 ans après. L'inspecteur des travaux finis vérifie la qualité du travail.

Ils devaient s'amuser à monter ces "petites pierres" sur les crêtes rocheuses ! Et dire qu'ils ne connaissaient pas la roue.

Le village d'Ollantaytambo a conservé son plan inca, les demeures coloniales s'appuient sur les soubassements d'origine sans modifier le tracé des ruelles. On retrouve même dans certaines ruelles les rigoles d'évacuation des eaux originelles.



Ici, les femmes portent un costume traditionnel particulier avec un chapeau en forme d'assiette.

Le lendemain nous grimpons sur la montagne en face de la forteresse où se trouvent également des ruines incas mais gratuites d'accès, il y a juste la petite grimpette bien raide de 300 ou 400m.




Le village regorge de monuments incas comme les portes de l'ancienne ville.

Le 29 mars nous prenons un bus pour la ville d'Urubamba, toujours dans la vallée sacrée. De là nous négocions un tour avec un taxi pour aller aux salines de Maras et à Moroy à une vingtaine de kilomètres d'Urubamba car ils n'y a pas de transports publiques. Le gars est sympa et s'improvise même guide touristique. Depuis le plateau, nous avons une belle vue sur de hauts sommets enneigés comme le Chicon qui culmine à plus de 5200m. 

Les salines, comme leur nom l'indique, sont une exploitation de sel, déjà en activité du temps inca. Elles se trouvent dans une petite vallée encaissée d'où jaillit une source salée. Détournée, elle alimente de petits bassins construits sur le flanc de la vallée qui ont pour rôle d'évaporer l'eau et de précipiter le sel. En ce moment, comme c'est la période des pluies, les salines ne sont pas en activité, elles le seront à partir du mois d'avril. Il y a donc peu de travailleurs, les seules personnes que l'on croise entretiennent des terrasses.










A Moroy se trouve un site inca particulier : des terrasses concentriques construites dans une dépression. Ce serait en fait un laboratoire agronomique, à chaque terrasses des conditions de température différentes, il fait plus chaud au centre. Les incas pouvaient ainsi tester différentes cultures dans différentes conditions. Une des dépressions a été restaurée et deux autres plus petites sont en moins bon état.




De retour à Urubamba nous prenons un bus pour Pisac, une ville à l'est de la vallée sacrée. Nous y arrivons en milieu d'après-midi, la ville est moins jolie que Ollantaytambo, il y a beaucoup de boutiques d'artisanat et la plupart des rues sont en travaux.

Nous y passons la nuit et le lendemain matin, après un fabuleux petit déjeuner dans une boulangerie, avec croissants au chocolat (on est un peu en manque de bon chocolat noir, surtout Edith), nous rentrons sur Cusco. C'est dimanche, il y a de l'animation et des stands de nourriture dans les rues, et nous goûtons enfin à deux des spécialités péruviennes populaires : le ceviche  (poisson cru mariné dans du jus de citron vert et des piments, servi avec patates douces et riz), et le Lechon (cochon de lait grillé avec patates et maïs). Pour accompagner tout ça de la chicha de quinoa et de fruit de la passion.

A 17h nous prenons un bus pour Lima, c'est partit pour 20h de voyage. Toute la nuit jusqu'au petit matin, le bus traverse des montagnes, des milliers de virages, pour le plus grands bonheur de l'estomac de Boris qui ne peut s'empêcher d'exprimer à sa manière son amour pour les routes de montagne la nuit !
Le matin nous traversons la ville de Nazca, fameuse pour ces géoglyphes (lignes et dessins visibles depuis le ciel sur le sol du désert), le paysage à radicalement changé. Nous roulons plusieurs heures dans le désert pour atteindre la tentaculaire Lima et ces 13 millions d'âmes.

Un avion nous attend le 1er avril, direction le Panama.

4 commentaires:

  1. Hate de voir le prochain post, si c'est encore plus impressionnant que les ruines que vous nous avez présenté ici...
    PS : Moi je m'attendais à voir Edith avec le chapeau en forme d'assiette !

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    1. Édith a bien tenté de piquer son chapeau à la dame mais on ne vole pas comme ça son chapeau à une Chulita. Même un grand boxer y laisserait des plumes surtout si c'est une chulita lutteuse (c'est pas une blague, ça existe vraiment, imagines toi deux bigoudenes s'affrontant sur un ring au milieu d'un public surexisté).
      Bises

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  2. Aparte : Je pense que le poisson d'avril est typiquement occidental, voire français, alors j'imagine que vous n'avez pas eu de blague à l'aéroport de Lima...

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    1. Quand même une petite blague à l'aéroport de Lima. On nous a appelé pour un motif de sécurité avant l'embarquement, on s'est dit que c'était peut-être pour la petite boite d'allumettes dans le sac en soute (et oui c'est normalement interdit, alors qu'un briquet tu peux l'avoir en cabine et foutre le feu à l'avion...). En fait on a été tiré au sort parmi tous les voyageurs sur ce vol pour passer au détecteur d'explosif : un morceau de papier est passé sur nos mains, nos pieds et nos sacs puis analysé par un détecteur de radon.
      Bises

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