12 septembre 2013

Kawah Ijen, un volcan où l'on souffre

Le 1er septembre nous partons de Bali pour Java. Nous atteignons la ville de Banuywangi sur la côte est de Java dans l'après-midi. Nous avons l'impression d'avoir changé de pays, ici on retrouve le muezzin qui annonce l'heure de la prière, nous sommes les seuls touristes de l'hôtel, nous mangeons avec les locaux dans les stands de rue, les gens sont très contents de nous parler de leur vie et de nous faire découvrir les spécialités locales, les enfants nous croisent et nous suivent en criant des "hello mister" à tout vas, les prix des choses sont les mêmes pour nous que pour les indonésiens, on essaye pas de nous faire payer le double comme ailleurs.

Le lendemain, Boris fait un tour chez le coiffeur, nous préparons notre excursion au Kawah Ijen et nous nous renseignons sur les transports possibles jusqu'au parc naturel de Meru Betiri plus au sud.
Le 3 septembre à 4h30 du matin nous partons en 4x4 rejoindre le point de départ pour l'ascension du Kawa Ijen. Nous sommes chanceux car le volcan était encore fermé quelques jours auparavant pour cause de trop forte activité. Sur la route nous trouvons du brouillard et il se met à pleuvoir, on a un peu peur d'être dans les nuages au sommet et de ne pas apercevoir le fond du cratère. Après 2h15 de montée à pied, durant laquelle nous croisons des porteurs de souffre, nous atteignons le bord du cratère et ses vapeurs de souffre qui piquent la gorge. Il y a des nuages mais cela se dégage un peu et apercevons le lac et les dépôts jaunes de souffre.



Il est normalement interdit de descendre dans le cratère, soit disant dangereux parce qu'un touriste est mort d'une chute, mais la descente n'est pas si raide. En tant que géologues, ça serait vraiment trop frustrant d'être là et de ne pas s'approcher du lac, du souffre, et de vivre les conditions de travail des gars. Nous descendons, la vue est magnifique entre le gris du volcan, le jaune du souffre et le bleu du lac. On s'approche des travailleurs qui détachent à la barre-à-mine des morceaux de souffre au pied des tuyaux qui drainent les vapeurs. On se demande comment ils font pour travailler quotidiennement dans ces conditions. De temps en temps un nuage de gaz nous envahit, les mineurs et nous, ça pique les naseaux, mais ça se dissipe rapidement. L'ambiance est un peu surréaliste. 

 






A la remontée nous sommes impressionnés par les porteurs qui peuvent transporter jusqu'à 80kg, ils remontent très lentement et non sans souffrance. Boris essaye de soulever les paniers d'un des porteurs, cela parait impossible.




Nous faisons un tour sur le bord du cratère pour profiter de la vue.



A la descente nous nous arrêtons au poste de pesée, celui là fait 61kg et le gars qui le porte est plus petit qu'Édith et ne doit pas peser bien lourd.


En route la plupart des porteurs cherchent à nous vendre des morceaux de souffre et ils demandent un peu d'argent, des biscuits ou des cigarettes pour les prendre en photo. Le ramassage du souffre n'est pas bien rémunéré alors que ce travail est extrêmement difficile et dangereux. Ce souffre servira en partie à l'industrie pharmaceutique mais surtout et malheureusement à fabriquer des bombes.


Sur la route du retour, le chauffeur s'arrête dans les plantations du plateau d'Ijen et nous montre les caféiers dont les fleurs sentent vraiment très bon un peu comme le chèvrefeuille, les girofliers, l'arbre à cannelle, les papayes. A ce sujet, savez-vous avec quoi ramasse t-on la papaye ? Réponse à la fin de l'article.






Il nous montre aussi des civettes qui sont des animaux à qui l'on fait manger des grains de café et qui adorent ça. Ensuite on récupère leurs excréments pour en faire le kopi luwak, café le plus cher du monde.


Réponse : la papaye se ramasse avec une foufourche. Et pour ceux qui n'ont pas compris c'est parce que la paille se ramasse avec une fourche.

11 commentaires:

  1. Beaucoup de commentaires me viennent en regardant vos derniers reportages. D'abord l'impressionnante diversité offerte par ces îles... je pensais à des iles volcaniques mais pas aussi différentes les unes des autres. Et puis bravo aussi pour tous ces noms de lieux si compliqués à retenir... je ne sais pas comment vous faites.La deuxième remarque, c'est que pour une fois, la maman dit à son fiston qu'il a bien fait de transgresser pour aller voir les hommes du souffre. La vie à Pancey, même parfois à 500m sous terre, a dû vous paraître bien douce à côté de la leur! Et la 3ème, c'est que la transmission des blagues paternelles a bien fonctionné!... Quant au café, je me contenterai de l'arabica ordinaire! Je vous embrasse bien fort.

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    1. L'indonesie est en effet tres diverse et tres agreable a decouvrir. Les noms de lieux sont peut-etre un peu lourds dans les articles mais c'est aussi pour nous en souvenir et pour donner des infos precises aux futurs voyageurs.
      Desobeir a parfois du bon.
      Je savais que la famille reconnaitrait ce legendaire jeu de mots michelesque (sur le souffre).
      Gros bisous

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  2. Bonjour, je pense que c'est assez compliqué de tenir un journal comme vous le faites,mais pour moi c'est vraiment l'occasion d'approcher des paysages que je ne connais pas ou bien vaguement. en même temps vous nous parlez chaque fois de la situation des personnes que vous rencontrez.
    Amitiés

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    1. c'est pas tres complique, et ca nous fait plaisir de le partager. En plus, on sera content de l'imprimer et de le conserver dans le futur. Ca nous permet aussi de garder un lien avec les proches.
      A+

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  3. La chance, ben là moi je suis trop jalouse!!! Quelle belle aventure!
    Bon par contre, la blague : un peu moyen, j'attends mieux de vous!
    Bisous

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    1. C'est une blague d'Edith... Les blagues Noyere sont de niveau bien superieur.
      Bises a vous 2, ou 3 ?

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    2. Je me disais aussi...! toujours 2 (ou 6 avec les chats!), j'attends qu'Edith accouche avant d'annoncer la bonne nouvelle...!

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  4. Aller au bout du monde pour nous sortir une blague que l'on a entendu 100 fois depuis l'école primaire...C'est vrai, on attend mieux de vous.. Quoiqu'en réfléchissant bien, c'est bien du Boris tout craché. Ne changez rien

    bises

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    1. Faux, c'est du Edith, meme si elle ne voulait pas la mettre. Vous decouvrez un peu la face cachee d'Edith. Tres grosse deconneuse.
      Bises

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  5. Juste une remarque après avoir vérifié dans le dico. Les hommes du volcan souffrent avec 2f, et récoltent le soufre avec 1f. J'ai moi-même fait l'erreur dans mon commentaire! Pas de quoi m'éloigner trop longtemps de la soufrière... et de la suite du voyage!
    Bisous

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