27 février 2014

Atacama #1, des paysages hauts en couleurs

Nous arrivons à San Pedro d'Atacama, le 11 février en fin de matinée, après une nuit dans le bus. Le désert d'Atacama est le plus sec au monde, dans certaines zones on ne sait pas quand il a plu la dernière fois... San Pedro est une petite oasis clairsemée à 2400m d'altitude, en bordure du désert et de l'Altiplano, il y pleut chaque année en moyenne 80mm.
Nous passons au total 9 jours à San Pedro et au programme de la première moitié, des paysages grandioses, des lagunes multicolores, l'Altiplano et le salar d'Atacama.

Des zones très arides traversées en bus le matin avant notre arrivée à San Pedro.

Comme d'habitude nous partons à l'assaut des guesthouses et pour finir nous cherchons un camping. Même le camping est plein, les tentes jouent à touche-touche. Finalement nous trouvons un hôtel calme où l'on peut poser notre tente au fond du jardin.
Notre séjour ici commence bien, le lendemain vers 9h nous ressentons une petite secousse sismique. On apprend plus tard qu'elle est de magnitude 3. C'est pas grand chose mais allongé par terre sous la tente, on l'a bien sentie. C'est la première fois qu'on ressent un tremblement de terre.

San Pedro est une petite ville faite de maisons d'adobe (mélange de terre et de paille) parfois recouvertes de chaux et des rues en terre. Le centre est très touristique, on trouve essentiellement des hotels, des restaurants, des boutiques de souvenirs et des agences de tours. Mais la ville a su garder un certain charme, les enseignes sont en bois et discrètes et il n'y a pas de grosses pancartes publicitaires.

L´église.

Le plafond est en bois de cactus (pas la charpente).

Le Licancabur, vu depuis la place principale, veille sur le village du haut de ses 5916m.

Pour commencer notre visite des alentours de San Pedro, on part en randonnée à cheval pendant 3 heures. Nous traversons l'oasis de San Pedro où il y a des champs cultivés, maïs, fèves, une sorte de luzerne pour les bêtes,...


Puis nous revenons par le désert et un petit canyon dans lesquels on galope un peu, les sensations sont supers.




Nous faisons une excursion dans les vallées de la Muerte et de la Luna, deux vallées à l´érosion spectaculaire proches de San Pedro. Dans la vallée de la Muerte se trouvent aussi de grandes dunes de sable. On retrouve la joie de les dévaller en courant.



Boris sait parfaitement comment faire criser la guide de l'excursion, "responsable" du groupe : rester en arrière et faire des sauts depuis le plateau rocheux jusque dans la pente de sable fin, sensations garanties !

Dans le canyon en bas de la vallée, nous croisons l'ombre de Lucky Luke à la recherche de son cowboy. C'est bien connu, Lucky Luke se tire plus vite que son ombre.

Dans la vallée de la Luna nous nous baladons dans un étroit canyon de roches salines formant de belles concrétions et des grottes.





Puis nous montons sur une crête pour assister au coucher de soleil et au lever de lune au-dessus du Licancabur.




Le 14 février, nous partons en mini-bus pour une journée d'excursion sur l'Altiplano. On fait un premier arrêt au bord de la laguna Kipiaco.



Ici, à plus de 4000 m, les nuits affichent des températures bien en dessous de zéro degrés, le rayonnement solaire est particulièrement violent, les rares eaux sont très chargées en sels et en toutes sortes d'éléments chimiques (dont l'arsenic), et pourtant... la vie prospère. Il y a des flamants et nous avons la chance de voir en même temps les trois espèces qui cohabitent ici : le flamant andin (grand avec une queue noire), le flamant de James (plus petit avec aussi une queue noire) et le flamant du Chili (grand et tout rose).

L'excursion se poursuit en passant un col à 4880m d'altitude puis en redescendant dans une dépression où de gros rochers dépassent du sol plat et désertique. Ces rochers ont parfois des formes spectaculaires.





Quelques petites plantes osent tout de même pousser ici.

Puis nous repartons pour le salar de Tara. Le trajet pour s'y rendre passe par une vallée bordée de falaises très découpées (les cathédrales de Tara) de laquelle on a une superbe vue sur le salar. La pause déjeuner se fait dans cet endroit magnifique.




Après le repas nous descendons au bord du salar. Les couleurs sont très belles : le vert de la végétation, le gris-bleu de l'eau, le blanc du sel, l'orange de la terre, le blanc de la neige sur les sommets des volcans et le bleu intense du ciel.




Sur le chemin du retour nous faisons une nouvelle halte sur l'autre rive de la laguna Kipiaco. Nous apercevons au loin des vigognes (camélidé andin plus petit que le guanaco mais tout aussi sauvage et mieux adapté à la vie en altitude).


Le 16 février, une troisième excursion nous amène sur le salar d'Atacama. Nous prenons la direction du sud vers la laguna Chaxa. Le sol est formé de concrétions de sel acérées et coupantes, sur lesquelles même un fakir n'y risquerait pas la peau de ses fesses.

Quelques plans d'eau peu profonds nourrissent les flamants. L'eau est tellement salée que tous ses mouvements sont atténués et l'effet miroir est spectaculaire.





Nous poursuivons vers l'Est pour monter à plus de 4000m et atteindre les lagunas Miscanti et Miniques, deux lacs au pieds de volcans.




La route continue pour arriver au clou de la journée, le salar de Talar. Ici la couleur blanche du sel domine, l'eau a une teinte laiteuse un peu turquoise. Sur le bord des roches volcaniques rouges s'érodent en formant d'énormes "galets". On y passe un peu de temps et on déjeune dans ce lieu magnifique.







Sur le retour nous faisons un arrêt dans le petit village de Socaire où le guide nous fait un rapide topo sur les cultures en terrasses, technique amenée par les Incas, où poussent entre autres du maïs, des fèves et du quinoa.

Ici l´eau potable arrive en camion.

Ce village possède une jolie église. Les peuples indigènes ont été convertis au christianisme par les espagnols mais il s´y mêlent encore des croyances originelles. Les gens vont à l'église le dimanche matin mais ils font aussi des offrandes à Pachamama (la Terre mère) pour avoir de bonne récoltes, on ne sait jamais, autant mettre toutes les chances de son côté (remarque d'athée). Leur principale figure chrétienne n'est pas le Christ mais la Vierge, qui se rapproche facilement de la notion de Pachamama, la mère, la fertilité...

De retour à San Pedro nous croisons un troupeau de moutons et de lamas. C´est également un camélidé andin mais totalement domestiqué depuis 7 à 8000 ans.

Suite de nos découvertes de l´Atacama au prochain épisode...

8 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je n'ai pas loupé une seule de vos étapes, il est temps que je vous redise tout le plaisir pris à voyager avec vous.
    Contrairement à plusieurs de vos étapes, cette fois je connaissais le nom du lieu mais je ne mesurais pas la diversité des paysages, de la faune ou de la flore.
    Encore merci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Nous non plu on ne s'attendait pas à une telle diversité de paysage dans un désert. Il y a vraiment beaucoup de choses à faire et à voir dans cette région.
      Merci pour tes commentaires.
      A plus

      Supprimer
  2. Encore des paysages magnifiques, on ne s'en lasse pas. Ce désert est vraiment fantastique, et toujours des photos extraordinaires...Je ne trouve pas assez de superlatifs!
    On voit aussi que vous êtes dans votre élément et que vous vous régalez. Entre le cheval, le sable et les sommets, cela donne vraiment envie de faire de telles excursions.
    Bisous à tous les 2
    Maman (d'Edith)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une région vraiment parfaite pour des géologues, pas un arbre qui gène la vue, la roche directement à l'affleurement, des volcans partout. Nous nous sommes vraiment régalés, on y retournerait bien avec notre propre véhicule en autonome, ça sera pour un prochain tour du monde...
      Gros bisous

      Supprimer
  3. Encore un reportage avec des paysages époustouflants de beauté. Vous avez dû vivre des moments intenses dans ces coins désertiques dont nous n'avions même jamais entendu parler. Merci de nous faire partager tout ça. Avez vous fait ces excursions que tous les 2 avec le guide ou étiez vous avec d'autres touristes? Est-ce que vous partiez à la journée ou est-ce que vous avez dormi dans le désert ou dans un village? Comment êtes-vous accueillis dans les villages perdus? est-ce que votre espagnol s'est suffisamment perfectionné pour que vous puissiez avoir quelques discutions avec les gens?.. Quoiqu'il en soit vous paraissez très heureux sur les photos et ça nous réjouit. On vous embrasse fort.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les excurisons se font en groupe d'environ 15 à 20 personnes avec un guide. Pour les excu perso il aurait fallu gagner au loto. Mais nous avions pris une agence qui proposait des tours un peu alternatifs en évitant d'être avec la masse des touristes. C'était seulement des excu à la journée ou à la demi journée. San Pedro est La ville oú il y a des infracstructures touristiques, ailleurs il n'y a pas grand chose et il n'y a pas beaucoup de villages dans le désert. On n'a pas croisé grand monde. On a pu discuter avec les guides qui sont intéressant et parlent parfois anglais. En espagnol on se dépatouille, on arrive à discuter un peu.
      Gros bisous

      Supprimer
  4. Hello les aventuriers,

    Que de beaux paysages !!!....grâce à vous on découvre chaque semaine de nouvelles régions, toutes très belles....hier j'écoutais France Inter et ils ont parlé des pays de l'ABC (Argentine, Bolivie, Chili), qui avec leurs lacs salés sont une des plus grandes réserves de lithium au monde, avez vous vu des endroits où est extrait ce minerai ?
    Je vous embrasse...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On n'a pas croisé de carrière ou de mine de lithium mais sur le salar d'Uyuni en Bolivie il y a la plus grosse réserve de lithium au monde. Il n'est pas encore exploité mais les Boliviens en attendent beaucoup car ça devrait leur rapporter pas mal d'argent et améliorer leurs conditions de vie. A voir d'ici quelques années...
      Gros bisous

      Supprimer

Laisser un commentaire