21 mars 2014

Amazonie, berceau de l'humidité

Nous ne pouvions pas visiter la Bolivie sans passer en Amazonie. Cette dernière occupe plus de la moitié de la surface du pays. Ce n'est pas vraiment la période idéale, on est en fin de saison des pluies, mais au moins on évite les hordes de touristes. Après la Paz et sa jungle urbaine, Serere et sa jungle amazonienne.


Notre choix d'excursion se tourne vers quatre jours de jungle avec Madidi travel. Cette agence gère une réserve privée, Serere, patchwork de 4000 ha de forêt inondable tropicale et de lacs. La fondatrice est aussi la personne qui a créée le parc naturel Madidi ainsi que d'autres parcs et réserves en Bolivie et au Pérou. On ne sera pas déçu de notre choix, la protection de la nature est leur priorité.

Depuis La Paz nous prenons un avion pour Rurrenabaque (1 heure de vol contre minimum 20h de bus sur routes dangereuses). Nous sommes le 12 mars, notre avion décolle à 11h50. Mais voilà, au bureau d'enregistrement on nous annonce que notre vol est reporté à 17h25. Ça commence bien ! Connaissant un peu les difficultés météorologiques de la région, on se dit que c'est pas gagné pour le vol de fin d'après-midi. On patiente toute la journée à l'aéroport et à 16h30, au guichet, on nous dit que le vol est annulé. En plus on n'a pas l'assurance de pouvoir partir le lendemain. Nous contactons l'agence. Au bout de 3h et plusieurs coups de fils on nous confirme une réservation pour le vol de 6h20. Nous passons une très courte nuit de sommeil à l'aéroport, c'est pas la première et ce ne sera pas la dernière.

Nous embarquons à l'aube dans un avion à hélices de 20 places. On a droit à un joli lever de soleil sur les montagnes qui entourent La Paz. Cinquante minutes plus tard nous sommes à Rurrenabaque, nous avons perdu 3750m d'altitude et beaucoup gagné en température et humidité, on a l'impression d'être revenus en Indonésie.



A l'agence nous faisons nos sacs et on nous donne à chacun un poncho, une torche et une paire de bottes, tout va s'avérer nécessaire. A 11h on embarque pour 3h sur un bateau à moteur qui nous amène jusqu'à la réserve en descendant le río Béni. La rivière était en crue il y a moins d'un mois. La ville et la forêt ont été innondées et la réserve Serere n'a pas été épargnée avec plus d'un mètre d'eau. Aujourd'hui le río Béni est en décrue mais encore bien haut.

Une barge à granulats s'est perchée sur la berge avec la crue.



Entretien du moteur qui donne des signes de faiblesse en cours de route.

A notre arrivée on découvre le bâtiment principal au bord d'un lac : une bâtisse en bois aux murs en moustiquaire. Au rez-de-chaussé la cuisine et la salle à manger, à l'étage des hamacs.  C'est très grand. Le site est prévu pour accueillir jusqu'à une vingtaine de touristes et à notre arrivée nous sommes cinq mais seulement jusqu'à demain, après nous ne serons que deux, vive la basse saison.



Le garde-manger, chercher l'intrus (indice : un petit gourmand).

Nous faisons connaissance avec toute une ménagerie : les deux tapir de 3 et 9 mois, le capibara de 1 mois, le macao qui ne peut plus voler à cause d'une aile cassée et trois singes araignées un peu dissipés. Tous ces animaux ont été recueillis suite à des malheurs (braconnage en particulier), et sont ici pour intégrer la réserve une fois autonomes. On se croirait dans la vieille série Daktari.




Kira va être jalouse.


On nous montre notre chambre : une grande cabane en pleine jungle, à 200 mètres (de chemin bien boueux) du bâtiment principal, construite dans le même style, avec un grand lit et une salle de bain, la grande classe.


Nous passons trois jours sur place à faire de la barque sur les lacs (la réserve en compte 4) et à marcher en forêt de jour, de nuit, dans la boue, dans l'eau et avec pleins de moustiques. De plus, il fait chaud et humide, tout est moite, nos habits ne sècheront pas de 4 jours... Quel bonheur le matin d'enfiler sa chemise mouillée de la transpiration de la veille ! 







On voit plein de choses et notre (très bon) guide Robert nous raconte la vie des animaux et les différents usages des plantes. On doit réfreiner, surtout Boris, nos envies de toucher à tout car certaines plantes et animaux sont toxiques, comme par exemple un arbre dont l'écorce rend aveugle si on se frotte les yeux après l'avoir touchée. Les serpents, lézards, pécaris et écureuils ont été plus rapides que le photographe, mais on a pu immortaliser d'autres belles rencontres.

Pêche au piranha (au singulier car un seul est pêché, les hameçons étaient bien trop gros).


Les oiseaux qui ont donnés leur nom à la réserve : des sereres.

Sortie de nuit et le matin tôt pour voir les caïmans, c'est pas le moment de tomber à l'eau.





Singe hurleur, les mâles poussent un cris incroyable, une sorte de long rugissement semblable à celui d'un fauve qui peut bien faire flipper si on ne sait pas qu'il s'agit simplement d'un singe. Le soir pour s'endormir, ces rugissements nous bercent avec tous les autres bruits de la jungle, grenouilles, insectes...

Dans le creux d'un arbre, une colonie de petites chauves-souris.

Le célèbre paresseux, difficile à voir immobile en haut des arbres.

Les termitières occupent une place au sec en hauteur dans les arbres.

Le singe araignée qui n'a pas trop peur de l'homme, surtout ces individus qui ont étaient réintroduits. L'un d'eux prend Boris par la main et lui fait faire un petit tour de son territoire. Un des plus jeune vient se blottir dans les bras d'Édith pour une petite sieste.


Kira va encore être jalouse.

Quelques beaux arbres, belles fleurs ou curiosités végétales.





Un autre petit singe.

Une petite grenouille très jolie mais toxique, un crapaud et une grenouille carnivore. 



Quelques insectes et araignée sympathiques.
Une sauterelle camoufflée en feuille.








Deux escargots.

Un très bel animal nocturne, très rare, surpris sur le vif.

Joli couché de soleil avec une caïman qui part à la chasse.


Nous n'avons malheureusement pas vu le jaguar qui habite les lieux, mais nous croisons sa trace. 

Cerise sur le gâteau, nous mangeons super bien, le soir c'est à la bougie, ici pas d'électricité. Tous les aliments sont produits de manière biologique et proviennent des communautés alentours.

Nous repartons ravis et durant le trajet en bateau du retour on croise des tortues et des capibaras sur les berges du Béni. 

On soulage aussi un bateau surchargé de marchandises et de personnes en embarquant un groupe de femmes et d'enfants. A passage, on constate : ici pas de couches aux bébés (bien sûr c'est un luxe). Un caca ou un pipi = on change de pantalon.

Le lendemain, 17 mars, nous reprenons l'avion direction La Paz pour filer vers un lac légendaire.

Photo bonus, interdite au moins de 18 ans.

8 commentaires:

  1. Superbe. Avec toutes ces bestioles, faut pas oublier de fermer la moustiquaire en partant.
    piranha, jaguar, le marsupilami ne doit plus être très loin. Cherchez bien
    Greg

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    1. Et bien le marsupilami noir est très proche des singes araignées avec leur queue très longue et très forte.
      Bises à tous les 4

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  2. Superbes photos de bestioles et d'arbres. On retrouve la rivière couleur chocolat au lait comme le Mékong... avec les caïmans en plus! Cette jungle parait plus dense que celle d'Indonésie, mais il est vrai que vous y êtes en fin de saison des pluies. Quelques mimiques d'Edith semblent attester qu'elle n'a pas toujours été entièrement rassurée! Est-ce qu'à un moment elle ne s'est pas trouvée face au grand fauve d'Amazonie?...
    Gros bisous

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    1. Peut-être pas un grand fauve d'amazonie, mais un petit félin de Provence, sûrement.
      Bisous

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  3. souvenirs à vie, quel beau voyage. Profitez.
    je ne sais pas ou m'identifier.
    Didier, papy des trois de FRED

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  4. saurez vous me dire dans qq jours si le petit train qui monte en zig zag au dessus de CUZCO pour rejoindre la vallée de l'urubanba (je crois) qui emène au fameux MACHU PICHOU, existe toujours. Pris en 1987. Histoire ancienne.
    Ce train ne tournait pas. il avançait en ligne droite. puis pose. changement d'aiguillage. repartait en reculant. Et ainsi de suite. jusqu'à arriver en haut ou en bas. A l époque il cherchait un aiguilleur. On aurait pu y envoyer un certain CHRISTIAN.
    J'ai repris votre périple de puis le début, je me régale. Je n'arriverai pas à vous rejoindre avant que vous soyez à Puygaillard, 82 bien entendu.
    Le papy de Jéremy, Luc, Tim.

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    1. Ce train existe toujours, mais il est maintenant réservé à ceux qui peuvent se le payer. Les routards d'aujourd´hui trouvent une solution bis en passant par une autre vallée, ou explosent leur portefeuille.
      A plus

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