12 mars 2014

Sud Lipez et salar de Uyuni, les mots nous manquent

Le 28 février, on se lève une nouvelle fois à l'aube pour découvrir cette fois-ci, sur 4 jours, les merveilles de la région du Sud-Lipez et le salar de Uyuni.


Nous partons de Tupiza, à six dans un bon 4x4 land cruiser : Fortunata notre cuisinière, Suzanne et Michaela deux autres touristes, nous deux, et notre guide Jésus. On commence à monter sur l'Altiplano et nous faisons une première halte pour prendre le petit déjeuner dans un cadre magnifique alors que le soleil se lève et éclaire petit à petit les flans des vallées autour de nous.



La route se poursuit en altitude, nous croisons plusieurs petits villages et de nombreux lamas parfois en compagnie d'ânes.




Après le repas nous partons tous les deux marcher un peu le long de la piste. Arrive en face une femme assez âgée qui marche, tout en tricotant une chaussette, on discute un peu. Elle est partie depuis 7h du matin, elle va au prochain village (jolie rencontre mais pas de photo car elle n'a pas voulu). Les gens de cette région éloignée se déplacent beaucoup à pied, il est normal pour eux de marcher 5 ou 6 heures par jour. Le 4x4 nous récupère au passage, le paysage défile, au loin apparait le massif du Lipez enneigé.


Nous atteignons les ruines d'un village abandonné. A 4690m d'altitude, les espagnols sont venus ici exploité l'or et l'argent puis sont partis. Le village a compté jusqu'à 1500 habitants. Des boliviens sont revenus mais l'endroit est semble t-il maudit, beaucoup de gens sont morts mystérieusement en pleine nuit. Deux hypothèses circulent : le diable ou le monoxyde de carbone s'échappant de la mine, en tout cas ils sont tous partis. Il ne reste plus que des murs de pierres et de petits habitants un peu timides, des viscaches, un genre de lapin-kangourou. C'est un rongeur qui se déplace en sautillant comme un kangourou.



Nous passons un col à 4855m d'où il y a une belle vue sur la laguna Morejon et le volcan Uturuncu tout au fond.


A 19h, on franchit le poste d'entrée de la réserve nationale de la faune andine d'Eduardo Avaroa, puis on arrive à Quetena Chico pour y passer la nuit. 
Le lendemain, nous faisons un premier arrêt à côté de ce qu'on pourrait appeler une ferme. Les lamas sont ici parqués car les éleveurs les rentrent tous les soirs à cause du puma qui rode.






Petite collection de portraits de lamas, les fils de laine servent à les identifier mais sont aussi des décorations pour le carnaval.









Nous croisons une petite vallée bien verte au milieu de ces paysages de roches.

Puis nous atteignons une première la lagune, la laguna Hedionda. Les encroûtements roses donnent un aspect particulier au rivage, et aussi une odeur digne des plus puantes vasières de Camargue.




Arrivés à la laguna Kollpa, nous marchons d'une rive à l'autre en admirant les centaines de flamants roses qui se trouvent là.




Traces que laissent les flamants dans la vase.

Pour changer un peu des flamants, voilà un autre petit habitant de la région, le Jararanko (Liolaemus sp. de son petit nom pour les intimes).

En chemin nous passons le désert de Dali et roulons entre les volcans pour atteindre la laguna verde au pied du Licancabur, la pointe sud-est de la Bolivie, derrière c'est le Chili et le désert d'Atacama.

La montagne aux sept couleurs, ouais bof, nous on en compte que cinq ou six.


C'est marrant pour nous de voir cette lagune et ce volcan sous cet angle après les avoir admirés depuis le sommet du Sairecabur. Il y a 8 jours nous étions tout en haut de cette montagne, là derrière.

Nous revenons sur nos pas et avant la pause déjeuner nous avons droit à un petit bain chaud face à la lagune et aux volcans dans un terme naturel (c'est quand même chouette les régions volcaniques...).

Dans l'après-midi, on s'arrête d'abord aux geysers Sol de Mañana. Nous sommes à 5000m d'altitude. Cela porte le nom de geysers mais c'est plutôt des cratères de boue bouillonnante et des fumerolles. La température peut atteindre 200°C. La boue est de couleurs variables : grise mais aussi marron, rouge, orange ou jaune, tantôt fluide, tantôt visceuse. C'est un endroit très particulier et spectaculaire.






Nous reprenons la route jusqu'à la laguna Colorada le long de laquelle nous marchons un peu. Nous n'y sommes pas au meilleur moment de la journée pour admirer les différentes couleurs de la lagune mais le paysage est tout de même très beau.


Nous repartons en direction de Villa Mar notre destination pour la nuit et sortons de la réserve naturelle. En chemin on passe un salar qui est exploité pour le Borax. C'est un sel de bore utilisé dans différentes industries. Les salars et lagunes sont aussi une source de matières premières importante pour la Bolivie.

Sur le chemin, des Suris (un cousin du nandou).

Et à notre arrivée à Villa Mar, nous grimpons une haute colline pour admirer le paysage qui nous entoure et aussi pour se dégourdir un peu les jambes.

Nous sommes samedi et c'est carnaval. Comme dans tous les villages et villes de Bolivie c'est la fête et Villa Mar ne déroge pas à la règle même si le nombre de participant est restreint. Après un très bon dîner préparé par Fortunata (on a eu droit à un apéritif et à du vin) nous partons rejoindre le petit cortège de villageois, tout au plus une trentaine. Pour eux la fête est déjà bien avancée : l'orchestre ne joue plus très bien en harmonie et les chulitas dansent un peu en zigzag. Ils sont contents qu'on se joignent à leur cortège, nous dansons et trinquons avec eux. Ils nous font goûter leur "whisky" chaud qui est un alcool de quelque chose... on ne sait pas quoi. Puis nous discutons, enfin, ils nous parlent dans le language international du "mec bourré" et on comprend qu'on est les bienvenus, "viva Bolivia", bla bla, bla bla,... bref : ils sont contents de partager leur fête, et nous aussi.

Le lendemain, en attendant le départ, nous profitons des premiers rayons du soleil dans le village. La fête c'est terminée tard sur la place autour de cette croix.



Depuis Villa Mar nous roulons jusqu'à une roche nommée "la coupe du monde" de par sa forme et un lieu appelé "Italiano perdido". Mais le spectacle ne s'arrête pas à ce seul rocher. On se balade au milieu de dépôts de cendres volcaniques consolidées et érodées qui ont pris des formes très diverses.



Jésus sur son dromadaire.





Puis toujours dans le même type de formation nous allons jusqu'au Canyon del Condor. Le chemin est étroit mais Jésus fait des miracles au volant. Dans le canyon pesse un troupeau de lamas. Il y a quelques rivalités entre les mâles qui se poursuivent et se crachent dessus.
 

Durant un petit quart d'heure, nous marchons dans les pas de Jésus (whaou, ça fait bizarre pour deux athés, on n'est pas habitués !). On arrive à la laguna Negra, petit lac niché au milieu des falaises et qui accueille une grande diversité d'oiseaux d'eau.


Nous reprenons la route et croisons de nombreux champs de quinoa. Certains sont rouges, d'autres jaunes, cela dépend de la variété. On apprend que presque tout le quinoa produit en Bolivie est exporté car son prix de vente est très intéressant pour les agriculteurs, et il monte d'année en année. Par contre les boliviens en mangent de moins en moins.


Après le déjeuner, nous faisons une halte au bord de la laguna Turuncha.

Puis dans le village, presque fantôme de Julaka. Ce village se situe aux portes du salar de Chiguana, sur la voie ferrée entre Uyuni et Calama au Chili, mais les trains ne s'y arrêtent plus. Ici, on sent bien que la vie ne doit pas être facile tout les jours.



Nous traversons le "petit" salar de Chiguana.


Notre itinéraire suivant va dépendre des conditions sur le salar de Uyuni : soit il y a trop d'eau (nous sommes en fin de période des pluies) et nous devons contourner le salar pour aller jusqu'à Uyuni et revenir ensuite sur le salar, soit il n'y a pas trop d'eau et nous pouvons le traverser. Nous arrivons dans un village en bordure du salar, l'hôtel est ouvert c'est plutôt bon signe, Jésus va se renseigner. Demain, nous pourrons passer sur le salar sans faire le tour.



Notre hôtel est en fait un hôtel de sel : les murs sont construits en briques de sel, ça n'a rien d'un habitat traditionnel, c'est pour accueillir les touristes. Après le bar de glace en Patagonie, l'hôtel de sel en Bolivie.

Au dîner nous avons à nouveau droit à un apéritif, cette fois-ci aux couleurs de la Bolivie, et à une bouteille de vin.

Le lendemain, quand nous partons il est 5h du matin, il fait nuit noire. Nous empruntons une piste sur le salar mais celle-ci s'arrête tout à coup. Jésus prend la direction de l'île du Pêcheur (isla del Pescado). Il y a un peu d'eau, quelques centimètres dans laquelle se reflètent les étoiles. On roule tous feux éteints, parfois jusqu'à 80 km/h, pour pouvoir distinguer l'île au loin dans la nuit et donc la bonne direction.
A notre arrivée nous montons au sommet de ce rocher couvert de cactus au milieu du salar pour y admirer le lever de soleil. Nous ne sommes que quatre, parfait.






Nous admirons cette immense étendue blanche, un désert de sel de 12 500km², ce qui équivaut environ à deux départements français. C'est le plus grand salar du monde. On dirait un grand lac gelé.


Nous redescendons pour aller prendre un petit déjeuner puis nous repartons en 4x4 sur le salar.


Le salar est constitué d'une alternance de couches de sel, d'eau et de glaise sur 40m d'épaisseur.

Une dernière halte sur le salar pour profiter de cet endroit magique. Le blanc à perte de vue trompe nos yeux et nos appareils photos. C'est alors que notre imagination peut se manifester...


Fortunata va nous cuisiner.



Petite inspection dentaire.

Pitié, ne m'écrases pas, je ferais la vaisselle.

Mon met favori.Une petite Édith toute crue.

Un dernier stop dans le village à Colchani pour le déjeuner puis Jésus et Fortunata nous laissent à Uyuni d'où nous prenons directement un bus pour la ville de Potosi.

12 commentaires:

  1. Vous vous êtes amusés comme des petits fous avec ces photos !!!
    Encore un endroit extraordinaire.... et les lamas sont vraiment mimi
    On ne se lasse pas de voir et revoir les photos

    Gros bisous

    Maman

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    1. En effet, un endroit extraordinaire. Les lamas sont mignons mais ils ont sale caractère !
      Bisous

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  2. Très réussies les photos sur le salar d'Uyuni avec l'illusion d'optique... mais les autres lieux sont aussi impressionnants, et j'ai adoré les "chouchous" des lamas... bien plus sympa que les marques au fer ou à la peinture sur notre bétail. Jésus vous a vraiment guidé jusqu'au Paradis!
    Gros bisous

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    1. On a aussi adoré les autres lieux que le salar lui même et on s'est régalé a observer les lamas, plus comiques les uns que les autres.
      Bisous

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  3. Bonjour,
    Décidément, il n'y a pas de temps mort dans votre périple, vous enchaînez les lieux magiques...
    La fin du voyage approche, il n'est pas encore l'heure du bilan, vous avez encore certainement plein de choses à découvrir, mais en re-parcourant l'ensemble des posts, je me rends compte que vous aurez vu, appris, découvert en à peine un an bien plus que ce que la plupart des gens peuvent voir dans toute leur vie... c'est tout simplement génial et vous connaissant, je sais que vous mesurez votre chance !
    Biz !
    PS : Boris a-t-il eu des déboires avec les lamas, animaux réputés capricieux ?

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    1. On commence a se rendre compte qu'en effet on aura pas mal tourné... on a qu'un an alors on en profite a fond et on se gave tant que la fatigue ou l'ennui ne sont pas au RDV.
      J'ai bien tenté de m'approcher des lamas le plus possible mais ils sont un peu trouillards, et j'ai pas insisté car j'ai déjà une jolie femelle pour me tenir chaud la nuit, presque aussi laineuse !
      A plus

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  4. Salut
    Superbe.
    Très joli lapinou, dommage qu'on en est pas ce modèle chez nous, il a l air sympa
    Original les boucjes d'oreilles pour lama!
    greg

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    1. Ce joli lapinou est parait-il très goûtu mais maintenant protégé.
      Bye à plus

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  5. La petite famille Quillard (Marion, Thibault, Jean-Pierre et Françoise) , rencontrée sur le W continue à suivre vos aventures, admire vos splendides photos qui nous donnent envie de repartir nous aussi!!
    Françoise

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    1. Salut,
      contents de savoir que les articles vous plaisent. On imagine bien que les photos ne doivent pas laisser insensibles des voyageurs comme vous et doivent vous donner des fourmis dans les jambes.
      Bises

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  6. Ces lamas où trouvent-ils leur nourriture dans ces territoires arides?
    Le papy des 3 de FRED

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    1. Il y a toujours quelques herbes rudes qui poussent entre les cailloux... et ils ont un métabolisme adapté aux conditions.
      Bises

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