4 février 2014

La route 40 et ses imprévus, petite halte sur les traces de nos ancêtres

Le 23 janvier nous quittons El Chalten il est 9h. Nous allons jusqu'à la ville de Perito Moreno, une douzaine d'heures de voyage nous attend, mais la route 40 n'est pas une route comme les autres.


La route 40, parfois une piste, parfois asphaltée, traverse le nord de la Patagonie argentine qui est une région désertique de pampa. Les paysages nous rappellent les steppes mongoles, à un détails près, ici des centaines de kilomètres de clôtures courent le long de la route et délimitent les immenses propriétés.


Nous faisons un premier arrêt dans une station service au milieu de nulle part. Sur cette route il vaut mieux faire le plein à chaque fois qu'on le peut même si le réservoir n'est pas vide.

A 13h30, le bus s'arrête sur le bas côté, les chauffeurs baragouinent quelque chose, un passager israélien fait la traduction en hébreux, on est bien avancé. Au bout de quelques minutes on comprend qu'il y a un problème avec le bus et c'est en voyant un des chauffeurs enfiler un bleu de travail et un autre sortir le téléphone satellite qu'on comprend que nous sommes en panne. Sous le moteur, de l'huile goutte.


Pour passer le temps nous baladons dans la pampa mais il n'y a pas grand chose à faire. Il y a de belles herbes sèches,


et des guanacos tout aussi secs... faut pas trop s'attarder ici.

Tout le monde s'amuse à prendre des photos de cette route si longue et droite qu'on n'en voit pas le bout.

"J'en ai mare, je rentre à la maison !"

La technique de l'indien pour entendre arriver le dépanneur. Rien, il est sûrement trop loin.

Un des chauffeurs se fait embarqué par une voiture tandis que l'autre tente de réparer avec quatre bouts de ficelles.

Vers 16h le bus redémarre, miracle ! A 16h10 le bus s'arrête à nouveau, la réparation n'a pas tenue. Commence alors une longue attente : un autre bus doit venir nous chercher. Un des chauffeurs repart en stop puis revient plusieurs heures après avec des sandwiches et de l'eau pour le repas du soir. Au moment du coucher du soleil vers 20h30 les couleurs sont magnifiques.



Pour se dégourdir les jambes Édith fait un peu de gym,

et pour garder patience Boris se met au yoga.

Tout le monde attend dans la bonne humeur.

Les chauffeurs en pleine action.

A 22h30, alléluia ! nous voyons des phares au loin, 30 minutes plus tard (qu'est-ce qu'elle est longue cette ligne droite !) le bus de remplacement est là. Nous repartons, dormons un peu et à 4h20 nous sommes à Perito Moreno. Le bus nous dépose devant un hôtel qui nous laisse entrer au chaud et qui, à 6h30, nous sert un petit dej' offert par la compagnie de bus.

Nous faisons halte à Perito Moreno dans le but d'aller voir la "Cueva de los Manos", site de peintures rupestres classé à l'Unesco, situé à environ 1h de route de la ville dans un canyon. Il y a une excursion qui part de cet hôtel à 7h30. Il n'y a pas grand chose à faire dans cette ville et nous ne sommes pas trop fatigués, alors c'est parti. On traverse la pampa jusqu'au bord du canyon. En route, il y a des guanacos et des choiques (espèce voisine du nandou).


A pieds, nous descendons dans le canyon où coule le "rio de las pinturas". La rivière crée un écrin de verdure au milieu des roches orangées, c'est très beau.


Puis nous remontons de l'autre côté où se trouve l'entrée du site. De là une visite guidée est organisée le long de la falaise où se trouvent des peintures rupestres datant de 8000 ans avant Jésus-Christ à 1000 ans ap-JC. Des groupes humains ont occupé ce canyon durant 9000 ans. On trouve les fameuses traces de mains.





Il y a aussi des guanacos et des scènes de chasse.


Des empreintes qui ne sont pas celles d'un Homme mais d'un choique.

Une main un peu bizarre, non ? Malformation génétique ou un petit blagueur préhistorique?

Et d'autres dessins, comme un piche (genre de petit tapir), des personnages et autres formes symboliques.



Leur conservation est incroyable alors qu'elles sont à l'air libre : ici elles sont abritées de la pluie et du soleil direct.

De retour à Perito Moreno, nous posons notre tente au camping municipal puis nous allons à la gare routière, prochaine étape, retour au Chili. On nous annonce qu'un bus part dans deux heures, nous hésitons, demandons s'il y en a un le lendemain, il est plein. Nous n'hésitons plus. On déplante la tente, on prend une petite douche et on repart pour une nuit en bus sur la route 40... Nous n'avons pas trop de mal à dormir quelques heures dans le bus après la nuit blanche dernière. Nous arrivons à Bariloche à 8h15. Notre plan est de prendre un bus pour passer la frontière chilienne et aller jusqu'à la petite ville Entre Lagos, si possible dans la journée ou demain. Nous demandons à un chauffeur qui nous dit qu'il y a de la place dans son bus, il part dans deux minutes. Ça c'est de la correspondance !  A Entre Lagos, région de volcans et de thermes nous prévoyons quelques jours de repos, pour se remettre de notre périple patagonien. Et surtout, on veut dormir dans un lit !

3 commentaires:

  1. Nous allons donc retrouver les volcans !

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  2. Au nombre de commentaires, on voit bien que la route 40 et les peintures rupestres font moins rêver que les grands sites volcaniques ou glaciaires!
    Mais pour moi, c'est moins flippant une panne avec une longue attente sur cette route interminable qu'un gros temps sur un catamaran au milieu des icebergs!
    Et puis, ça vous a obligé à vous reposer un peu, même si vous avez dû rattraper le retard pour les correspondances...Et sans doute depuis vous avez dû dormir dans un bon lit!
    Gros bisous

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    1. Paradoxlement on n'a pas perdu de temps, juste une nuit de sommeil. On est bien content d'avoir trouvé un lit par la suite.
      Gros bisous

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